Le nerf de la guerre...
En lisant l’évangile d’aujourd’hui, je repensais à un autre évangile. Celui de la Samaritaine que nous avons accueilli pendant la retraite de profession de foi. Dans les deux cas il s’agit d’apaiser deux besoins naturels : la faim et la soif. Avec Saint Jean nous sommes toujours invités à dépasser le sens premier des mots. Souvent, il joue avec le malentendu. Avant de vivre sa mission, Jésus a décidé de partir au désert pour affronter ces deux besoins essentiels pour la vie de l’homme. Il expérimenter ce que peut provoquer chez l’homme le manque de nourriture et de boisson. Mais une autre faim et une autre soif le tirailleront durant tout son ministère public. Il aura soif et faim de la rencontre des hommes et des femmes de son temps. Sans cesse il sera en marche pour rencontrer ses frères et sœurs. Aujourd’hui encore, le Christ a faim et soif de notre présence. Il désirs nous rencontrer. Bien souvent nous passons à coté… Venir recevoir le corps du Christ ce n’est pas seulement être rassasier et recevoir des vivres pour la route. C’est aussi repartir avec une faim de rencontres. Alors n’ayons pas peur de garder les mains et le cœur ouverts… des trésors s’y déposeront !
Lorsque l’on est aumônier de collèges, il y a des incontournables dont la retraite de profession de foi. Inoubliable pour les enfants. Crevante pour les animateurs qui repartent en général heureux d’avoir vu des enfants se transformer pendant les 3 petits jours passés ensemble. En plus si le temps et de beaux paysages sont de la partie, alors là, attention accrocher vos ceintures ! L’Esprit parfois souffle fort comme ce week-end. Comment mettre des mots sur une expérience sans la trahir. Alors je vous offre sous forme de feuilleton un petit échantillon d’images. Pour ceux qui ont déjà vécu une retraite de profession de foi, peut être des souvenir reviendront. La plupart des photos montrent les enfants de dot ou bien flou. C’est volontaire. Permettez moi aussi d'avoir une pensée pour mon voisin ,David , qui est en ce moment en retraite de profession foi dans le même lieu (link). Merci aussi à J-C et à son équipe d'avoir découvert ce chemain (link)
Le soir était tombé sur la ville et sur la vie des disciples. Ils sont dans la nuit. Il y a bien eu des bruits qui circulaient mais comment croire une telle nouvelle. Certes, le tombeau est vide, mais pour entant, il s’agit sans doute d’une supercherie. Alors attendons dans l’angoisse le dénuement de cette affaire. Enfermons nous de peur que l’on nous saisisse comme notre ancien maître. Voilà qu’un homme vient à nous. On se demande vraiment d’où il sort celui là. Qu’est ce qu’il nous veux ??? Alors que nous sommes sur la défensive, cet homme se met à parler. « La paix soit avec vous ». Cette voix nous dit quelque chose mais nous n’osons pas y croire. Et si c’était lui ? Voilà qu’il nous montre maintenant des traces de clous dans ses mains et son coté ouvert. Plus de doutes possibles, c’est bien lui ! Celui que l’on a vu mourir, le voici devant nous… Et pourtant, il a changé. Sans sa parole et sans les marques de sa passion nous ne l’aurions pas reconnu. Que nous étions bêtes… Dommage que ce cher Thomas ne soit pas avec nous.
« La paix sois avec vous ». Telle sont les premières paroles que Jésus ressuscité adresse à ses apôtres réunis dans la chambre haute. Alors qu’ils attendaient l’arrivé des juifs pour les arrêter, voilà que Dieu, en Jésus, vient les visiter. Alors qu’ils vivaient dans la crainte d’être condamnés par Dieu, ayant abandonné Jésus, voici qu’ils entendent une parole de paix. Dieu a définitivement jugé le monde et c’est la paix qu’il lui offre. La paix n’est pas seulement une absence de conflit. Elle est d’abord un dialogue, une relation qui nous fait découvrir chez l’autre son vrai visage. La paix que Dieu veut nous offrir c’est son vrai visage et non ce visage que nous nous imaginons bien souvent. Comment désormais avoir peur d’un Dieu qui est aller jusqu'à s’anéantir sur la croix ? Et Jésus insiste « La paix soit avec vous ». Rien n’est possible avec Dieu si nous n’accueillons pas sa paix. C’est parce que je suis habité par sa paix que je pourrai l’annoncer et l’aimer. Dans cet épisode évangélique, Jésus vient offrir deux dons à ses disciples pour qu’ils puissent reprendre le chemin avec lui. D’abord sa paix, puis son Esprit.
Les Apôtres ne peuvent vivre l’envoi de Jésus que parce qu’ils sont les porteurs de sa paix et qu’il reçoivent son Esprit. Il en va de même pour nous. Suis-je habité par la paix du Christ ? Quand je rencontre une personne vais-je plutôt pacifier la relation ou alors être porteur de conflit ? Nous avons à nous réinterroger sur nos relations et prier Dieu lorsque nous sentons que nous ne sommes plus en paix avec les autres et avec nous-mêmes. La paix est peut être ce qu’il y a de plus précieux pour l’homme. Nous le savons bien, nous ne pouvons rien bâtir de stable sans la paix. Les personnes qui ont connue la guerre le savent mieux que quiquonque. Combien de personnes souffrent car elles n’arrivent pas à trouver la paix intérieure ? Alors devenons avec le Christ les porteurs de cette paix et n’hésitons pas à redire à nos frère « la paix soit avec vous » par notre présence et notre agir. Cette paix je la communique chaque fois que j’ose le dialogue avec l’autre, que je reconnais la dignité de celui que je rencontre. Habité par cette paix nous pouvons alors laisser l’Esprit Saint agir en nous et devenir d’authentiques témoins du Christ. C’est alors que je peux vivre l’envoi du Christ.
Mais quelle est cette mission que Jésus confie à ses apôtres ? Celle de libérer les hommes de ce qui pourrai les couper de Dieu. Désormais le péché à un maître : c’est l’Esprit Saint. Le péché ne peut plus nous empêcher d’accéder à Dieu si nous acceptons de laisser l’Esprit Saint nous transformer. Chaque baptisé confirmé peut désormais être envoyé par Dieu pour rappeler à tous les hommes que rien ne peut les empêcher de rencontrer Dieu et que personne n’est exclut du Salut. En sommes nous si convaincu ? Lorsque nous rencontrons un frère abîmé par le péché, nous avons a lui porter ce regard d’amour qui pourra peut être le remettre sur un chemin de libération. Cela doit être pour nous source de joie, car avec Dieu rien n’est jamais totalement perdu. Tout à l’heure nous entendrons Jésus par la bouche du prêtre nous redire « je vous donne la paix, je vous donne ma paix ». Alors qu’allons nous faire d’un tel cadeau ?