Je contemple de mon bureau les arbres du jardin. Ils sont comme mis à nu par l’automne qui annonce l’hiver. Ils ont quitté leur robe si chatoyante pour un vêtement plus sobre. Pourtant, dans ce dépouillement, il se dégage une majesté. Ils ont laissé leurs feuilles pour féconder la terre qui les nourrit. Leur vie maintenant se met au rythme de la nouvelle saison : le ralenti. Il y a des instants dans nos vies où nous faisons cette expérience. Nous perdons nos parements qui nous protègent et nous embellissent. C’est alors que je peux devenir un peu plus moi-même laissant l’artifice à d’autres. Perdant mon manteau d’apparences je gagne une certaine vérité et je permet à d’autres d’accéder à ce que je suis. Et pourtant je reste un mystère. Si je suis dépouillé je pourrai me laisser recouvrir par d’autres qui viendrons m’enrichir. Perdre ses feuilles c’est aussi mettre à nu les blessures de l’écorce. Peut être faut il profiter de l’hiver pour cicatriser. Sans les feuilles on a plus froid il faut alors trouver de la chaleur. Où trouverais-je la chaleur ?