Bonjour, je m'appelle Christophe, j'ai 34 ans et je suis prêtre pour le diocèse de Coutances et Avranches depuis le 10 juin 2007. J'ai été ordoné par Mgr Stanislas LALANNE
La nuit qu'il fut livré, le Seigneur prit du pain, En signe de sa mort, le rompit de sa main : "Ma vie, nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne Afin de racheter tous mes frères humains."
Après qu'il eût soupé pour la dernière fois, S'offrit comme victime au pressoir de la croix : "Mon sang, versé pour vous, est le sang de l'Alliance ; Amis, faites ceci en mémoire de moi."
Et nous, peuple de Dieu, nous en sommes témoins : Ta mort, nous l'annonçons par ce pain et ce vin. Jésus ressuscité, ton Église t'acclame, Vainqueur, passé du monde à la gloire sans fin !
Tu viens revivre en nous ton mystère pascal : Éteins en notre chair le foyer de tout mal. Nous sommes tes sarments, sainte vigne du Père : Fais-nous porter du fruit pour le jour triomphal.
Seigneur, nous attendons ton retour glorieux : Un jour tu nous prendras avec toi dans les cieux. Ton corps est la semence de vie éternelle : Un jour tu nous prendras à la table de Dieu.
« Il vaudrai mieux que cet homme là ne soit pas né » (Jn26). Paroles terribles misent dans la bouche de Jésus par l’Evangéliste Mathieu. Contraste à nouveau entre cet homme qui quitte la lumière pour sombrer dans la nuit et celui dont Pilate dira plus tard « voici l’homme ». En Jésus nous voyons un homme tout en transparence, en Judas un homme qui agit dans la nuit et finit par s’y laisser enfermer. C’est cet homme là que Jésus dénonce. Celui qui s’est enfermé dans le refus d’aimer. Le Christ, ici, réagit avec ses tripes de Fils. Comment peut il supporter qu’un seul de ses frères puisse refuser le salut et désespéré de l’Amour de Dieu ? Nous aussi nous sommes invité comme le Christ à souffrir de ce qu’il y a des hommes et des femmes qui ne savent pas qu’ils sont aimé par Dieu. Nous sommes invité aussi à l’Espérance qu’aucun homme n’aura refusé le Salut promis. « […] puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’un façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal. » (Concile Vatican II, Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps, n°22).
Portraits croisés aujourd’hui dans la liturgie. L’un mourra de désespoir, l’autre sera sauvé par un regard. L’un ne pouvait pas croire que le Sauveur d’Israël puisse être celui qu’il suivait depuis 3 ans, l’autre pensait pouvoir donner sa vie pour sauver son maître. Tous les deux pleureront… L’un a sans doute médité amèrement cette parole « Là où je m’en vais, tu ne peux pas me suivre pour l’instant, tu me suivras plus tard » (Jn 13). Sans s’être laisser aimé jusqu’au bout puis-je aller où va le Christ ? Il faudra que Pierre tombe lourdement pour qu’il se laisse relever par un regard et finisse par dire au ressuscité de Pacque « Tu sais tout Seigneur ». Pour s’en sortir, Pierre a du passer d’une sainteté désirée à une pauvreté offerte (cf le Père Michel RONDET, Ecouter les mots de Dieu, Bayard). Pierre a découvert au fond de lui-même qu’il n’y a pas d’autre chemin que de s’appuyer sur un Autre et que l’on devient fort quand on accepte de se laisser conduire au lieu de vouloir garder toute la maîtrise de la situation. Heureux sommes nous si un jour nous avons pu nous aussi croiser ce regard. Il est le remède à nos découragements et à notre faiblesse.
Depuis quelques jours me voici vilament agresser dans mon cher pays le Cotentin. Comment a-t-on oser une pareille attaque pour le regard ???? J'exige une enquête pour retrouver le coupable d'une telle forféture ! Voyez ci-dessous l'objet du délit.
Cet amour Si violent Si fragile Si tendre Si désespéré Cet amour Beau comme le jour Et mauvais comme le temps Quand le temps est mauvais Cet amour si vrai Cet amour si beau Si heureux Si joyeux Et si dérisoire Tremblant de peur comme un enfant dans le noir Et si sûr de lui Comme un homme tranquille au milieu de la nuit Cet amour qui faisait peur aux autres Qui les faisait parler Qui les faisait blémir Cet amour guetté Parce que nous le guettions Traqué blessé piétiné achevé nié oublié Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié Cet amour tout entier Si vivant encore Et tout ensoleillé C'est le tien C'est le mien Celui qui a été Cette chose toujours nouvelles Et qui n'a pas changé Aussi vraie qu'une plante Aussi tremblante qu'un oiseau Aussi chaude aussi vivante que l'été Nous pouvons tous les deux Aller et revenir Nous pouvons oublier Et puis nous rendormir Nous réveiller souffrir vieillir Nous endormir encore Rêver à la mort Nous éveiller sourire et rire Et rajeunir Notre amour reste là Têtu comme une bourrique Vivant comme le désir Cruel comme la mémoire Bête comme les regrets Tendre comme le souvenir Froid comme le marbre Beau comme le jour Fragile comme un enfant Il nous regarde en souriant Et il nous parle sans rien dire Et moi j'écoute en tremblant Et je crie Je crie pour toi Je crie pour moi Je te supplie Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment Et qui se sont aimés Oui je lui crie Pour toi pour moi et pour tous les autres Que je ne connais pas Reste là Là où tu es Là où tu étais autrefois Reste là Ne bouge pas Ne t'en va pas Nous qui sommes aimés Nous t'avons oublié Toi ne nous oublie pas Nous n'avions que toi sur la terre Ne nous laisse pas devenir froids Beaucoup plus loin toujours Et n'importe où Donne-nous signe de vie Beaucoup plus tard au coin d'un bois Dans la forêt de la mémoire Surgis soudain Tends-nous la main Et sauve-nous.
La journée avait si bien commencé. Pour une fois j’arrives en avance un matin (un exploit !). Je retrouve les confirmands et leur joie de vivre. Nous prenons le temps de la prière puis nous-nous improvisons nez et essayons de reconnaître des odeurs venant tantôt agresser les narines, tantôt les ravirent… Nous regardons aussi de plus prêt les gestes, les rites de la confirmation qui nous rappellent qu’elle est d’abord un don. Et puis chacun prend un temps de désert… Je suis impressionner de voire chacun s’isoler et pendant une demie heure prendre le temps de s’arrêter, de se poser et d’être seul avec sois même et avec Dieu. L’heureux aumônier de l’enseignement public quitte les lieux vers 16h05 ravi d’avoir passé ce temps nourrissant avec des jeunes motivés. Tout va se gâter alors. Je me retrouve face à une barrière de sécurité qui interdit l’accès à ma chère rue Tour Carrée. J’ouvre ma vitre et salue le plus cordialement possible le préposé à la barrière et lui explique que dans une demie heure je dois être dans une chapelle à Equeurdreville pour célébrer deux baptêmes. Rien n’y fait…. « Je veux pas le savoir ». J’essaye alors de prendre un autre chemin. Même réponse impossible de passer : Carnaval. Le Carnaval la veille du dimanche des Rameaux !!!! Inouïe ! Rebelote j’explique au préposé à la barrière que dans 20 minutes je célèbre deux baptêmes et que je dois rentrer chez moi pour récupérer ce qu’il faut pour le baptême. Il m’explique un itinéraire qui me fait repasser devant la première barrière où je me suis heurté à un refus catégorique pour passer. Je lui explique. Le monsieur de la barrière me dit alors « Vous inquiétez pas m’sieur c’est un d’mes gars. Vous lui dites que vous venez de ma part, de la part de Michel, y va vous laisser passer ! ». Je repars donc sans me décourager en voyant tout de même l’heure défiler. Re barrière et finalement passage et je peux prendre mon rituel et le déroulement des baptême. J’arrive ric rac à la chapelle et nous célébrons dans la joie le baptême de Clémence et de Lucas. Pour une fois un chant sympas : « Que chaque Enfant porte sa pierre…. ». C’est toujours un moment heureux que de pouvoir partager un moment de joie familiale tout simple mais tellement sincère…. Il est presque 17h50 et nous signons les registres…. J’arrive à la sacristie pour me préparer à célébrer la messe anticipée des rameaux et voici qu’une furie déboule dans la sacristie et commence à m’incendier de reproches car nous allions avoir… 5 minutes de retard ! Cette dame qui à plus de 70 ans se pleint parce qu’on risque d’avoir 5 minutes de retard à cause de deux sales mioches qui ont eu le touppé d’être baptisé avant la messe par une aumônier de jeunes qui ne peut pas toujours ce plier aux horaires paroissiaux. Quelle tue joie alors que je viens d’accueillir deux nouveaux frères et sœurs…. Je découvre que dans l’Eglise il y a aussi des Tati Danielle…. Il était pourtant moins 10 passé et nous avons commencés à l’heure. Je suis d’ordinaire stoïque mais là j’avoue que je n'étais pas loin d’exploser. La faisant sortir prestement de la sacristie je pu mettre la chasuble et muni de mon rameaux qui n’était pas d’olivier, je me retrouvai devant une belle assemblée pour un samedi soir. Je croisa l’effroi des regards lorsque rameaux humidifié était brandit et lâchait sa rafale d’eau (il ne faut jamais lésiné sur la quantité !!!!). Après 1 heure 10 de célébration, je suis un peu lessivé mais heureux d’avoir pu partager des moments de bonheur…. Je repars avec le sentiment du devoirs accompli et le cœur remplis de ces visages, de ces sourires, de cet affreux bonhomme Carnaval et de cette ….. Tatie Danielle. Et voilà que je me retrouve devant un adjoint de sécurité féminin au milieu de la chaussée, bras en croix (ça ne s’invente pas). Et me revoilà reparti pour un périple très aléatoire dans les rues de Cherbourg pour enfin retrouver mon chez moi. Je hais le carnaval...
"Dieu n'a pas refusé son propre Fils, il l'a livré pour nous tous ; en nous le donnant, il nous a tout donné" Rm8, 32 (Antienne de communion du 5ème jeudi de Carême)
Vendredi à 10h3O j'accueillerai René sur le parvi de l'Eglise d'Equeurdreville. Jusqu'à aujourd'hui je ne connaissais rien de sa vie. Une rencontre et me voici enrichi d'un caneva tissé par 84 années de vie parsemé d'ombres et de lumières. Ce canevat je le présente au Père qui en fera sans doute un tableau éclatant mettant de la lumière là où il y avait de l'ombre. En tout cas ce soir il y a un grand vide chez une épouse, des enfants, petits enfants et amis. Vendredi, nous allumerons une lumière. Puisse-telle venir rencontrer ces coeurs remplis de doutes et de tristesse. L'espérance Chrétienne n'est pas légère. Elle est lourde de toutes nos questions, nos doutes, nos souffrances, nos nuits. Mais cette lumière un jour Seigneur, je l'espère, resplandira sur tous les visages, de tous ceux notamment affrontés au doute, à la nuit, à la souffrance.
Que dire d’un week-end aussi ensoleillé ? Sinon qu’il fut débordant de vie, de joie, d’émotion… Il a commencé par la rencontre d’un couple qui a 20 ans de vie commune et qui décide de franchir l’étape du mariage. Le prêtre est d’abord invité à faire silence et à accueillir cette histoire qui peut paraître banale mais qui pourtant s’avère porteuse de fécondité. Accueillir… toujours accueillir même s’il y a des exigences et parfois des impossibilités. Départ ensuite sous un ciel incertain. En tout cas me voici équipé pour l’expédition (on part dans le grand grand Sud).
Nous voilà parti pour environ 2 heures de car. A l’arrivée : un beau ciel nous attendais et plusieurs centaines de jeunes du diocèse impatients d’en découdre avec la baie et ses « danger ». Nous étions partis pour une traverser à pied sec sur des sols parfois mouvant ou enfonçant. Finalement nous nous sommes sortis des embûches aquatiques et mouvantes. Après un lavage de pieds fort plaisant et un liquide caféiné bien chaud, nous avons pour ainsi dire prit possession des lieux où nous attendait quelqu’un qui avait un beau cadeau pour chacun qui voudrait bien le recevoir. Et ce cadeau fut à la hauteur des espérances. Une magnifique nuit étoilée sans aucun nuage à l’horizon. Des Pierres qui ont parler, des pardons reçus, des lumières qui ont brillés. L’abbatiale qui s’offrait à nous, pour nous seuls… Qu’elle était belle et habitées ! La vieille dame se porte plutôt bien et n’a pas trop de rides. Retour au matin, deux heures de sommeil offert par la générosité de mon voisin (link). Je repars pour une nouvelle étape de vie. Cette fois ci c’est Lucien, 14 ans, qui va frapper à la porte de l’église Saint Clément. Pour une fois je franchi le pont tournant pour venir célébrer. Nouvelle aventure que de s’aventurer vers l’Est de l’Agglomération. Le maillet cogne la porte et les coups résonnent avec insistance. La porte s’ouvre et l’église se fait accueille. Un chemin s’ouvre chez un jeune remplis de questions et qui me questionne et me bouscule. Sacré week-end ensoleillé ! Seul regret : ne pas avoir rencontrer Zabou (link) en chaire et en os qui était sur Cherbourg ce week-end. Ce n’est que partie remise !