Léon s’en est allé… Discrètement, à son image. Léon était un homme chaleureux avec un regard pétillant. J’aimais le rencontrer. Avec lui il n’y avait jamais une parole médisante mais toujours bienveillante. Il avait l’âme d’un pasteur qui aime les hommes et les femmes que le Seigneur lui confie. Il était le patient cultivateur qui laboure et arpente ses terres pour qu’elles portent le fruit attendu. A Sainte-Mère, il m’annonçait régulièrement des initiatives audacieuses comme la Marche pour la Paix. Il avait le goût pour ce qui naît. Il avait à cœur d’encourager et de stimuler les énergies du renouveau. Il était attentif aux désirs de ses paroissiens et les invitait régulièrement à se mettre en route pour que le Christ soit annoncé aux hommes et aux femmes vivant sur la paroisse. Il était sensible à la vie des personnes du canton. Une de ses grandes joies était de les voir se rassembler pour un temps d’amitié partagée. Avec Léon, on vivait des moments simples mais vrais. Sa curiosité du monde était pour lui un aiguillon qui lui ouvrait d’autres horizons et lui évitait l’empattement du vieux garçon. Car Léon avait aussi l’âme d’un navigateur assoiffé de découvertes. Pour s’en convaincre il suffisait d’évoquer le Tchad ou Internet où il avait découvert une fenêtre ouverte sur le monde. On percevait alors son regard d’enfant qui peut s’émerveiller si facilement.  Léon n’avait pas hésité à partir en Afrique pour offrir sa présence et ses qualités pour se remplir d’un supplément d’âme. Où qu’il fût, Léon aimait les gens… Son cœur n’était pas seulement un organe mais le centre de sa vie. Cet amour de l’homme et de l’Eglise l’a conduit à ne jamais refuser une mission. Jusqu’au bout il a vécu comme le bon et fidèle ouvrier de l’Evangile et de la Paix. Léon tu auras bien touché des cœurs. Ce matin ils doivent être bien lourds. Si ton cœur s’est arrêté en toi, il continue à battre dans bien des vies….MERCI.

CF2008

"Allons ! revenons au Seigneur !"

Voici que Jésus est contesté dans sa mission. On l'accuse d'être un agent de Bèelzéboul ! Pour découvrir qui est réellement le Christ il faut que l’Esprit Saint nous le révèle. D’ailleurs, avant cet épisode épique, Jésus invite les croyants à la prière afin d'obtenir le don le plus précieux que Dieu puisse donner : son Esprit. Seul cet Esprit peut nous aider à découvrir le Christ tel qu’il est. Alors n’ayons pas peur de demander durant ce Carême l’Esprit Saint qui nous aidera à répondre à la question du Christ « pour vous qui suis-je ? ».

CF 2008

Aujourd’hui, les lectures de la Parole de Dieu nous invites à ne pas laisser entrer la haine dans notre cœur. C’est la meilleure réponse que nous puissions donner au scandale du mal. Azarias, condamné au supplice du feu, ne va pas se laisser entraîner sur la pente de la haine. Sa victoire sur ses bourreaux réside dans sa volonté de ne pas aller sur leur terrain. Aucune parole de malédiction ne sort de sa bouche. Jusqu’au bout il croit que Dieu ne peut l’abandonner au néant, au non sens. Il veut croire jusqu’au bout à la bonté radicale et à la miséricorde de Dieu. Le Christ lui-même va désarmer la haine qui s’abbat contre lui par des paroles de miséricorde. Les dernières paroles du Verbe seront pleines de confiance « Père, entre tes mains je remet mon Esprit » (Lc 2, 46). Paul ira jusqu’à dire que « par la croix il (le Christ) a détruit la haine » (Eph 2, 16). Désormais nous n’avons plus peur de nous présenter à Dieu avec nos dettes d’amour. Nous savons que nous ne pourrons jamais les rembourser. Son pardon nous est offert. Allons nous le recevoir pour pouvoir pardonner à notre tour ? En effet « nul ne pardonne s’il n’a vu sa faiblesse, qui l’abandonne au mains du transpercé » (C.F.C., hymne de la Liturgie des heures).